Après avoir présenté ses propositions pour sortir de la crise européenne et pour construire une véritable régulation financière internationale, Martine Aubry a détaillé ce week-end ses réponses à la crise que traverse la France, dans une tribune publiée par Le Monde et dans une interview donnée au Journal du dimanche.
"La croissance est à 0%, le chômage ne cesse d'augmenter, le déficit commercial est abyssal dans un contexte d'endettement très élevé. Les résultats sont mauvais car la politique est mauvaise. Il faut en changer. Bien sûr il y a la crise, mais comme la Cour des comptes l’a montré, les 2/3 des déficits sont dus à la politique de M. Sarkozy.
La France souffre d'un triple déficit, déficit de finances publiques, déficit d’emploi, déficit de compétitivité. S’attaquer à l’un, sans les deux autres est une impasse. Il n’y a pas de temps à perdre. Aussi je propose trois mesures immédiates : pour réduire l'endettement, supprimer 10 milliards de niches fiscales sur les 70 milliards créés depuis 2002; en parallèle, pour relancer la croissance, baisser à 20% l'impôt sur les sociétés qui réinvestissent notamment les PME et le monter à 40% pour celles qui privilégient les dividendes; enfin, financer un plan d'action pour l'emploi des jeunes en supprimant les subventions absurdes aux heures supplémentaires qui bloquent les embauches dans un pays qui souffre du chômage.
Les Français doivent savoir que ce chemin existe qui permet de sortir de la crise et de retrouver un pays fort et juste. A l’inverse, la Grèce a montré aux pays européens qu’une politique d'austérité brutale mène à la récession sans régler les déficits publics."
Le Journal du dimanche, 14 août.
"Pour stimuler la compétitivité (...) je réhausserai l'effort de recherche publique et privée ; j'engagerai enfin la transition énergétique du pays ; je créerai une Banque publique d'investissement sous forme de fonds régionaux qui soutiendra filières d'avenir, industries stratégiques et PME; je défendrai la création d'un gouvernement économique européen, d'une politique commerciale imposant la réciprocité des règles et des sauvegardes, ainsi que d'une régulation ferme du système financier."
Le Monde, 13 août.
"J'affiche clairement mes priorités, les chemins pour les réaliser et aussi une méthode: écouter, débattre, décider, rassembler. C'est ce que j'ai fait au PS depuis trois ans, ce que j'ai fait avec nos partenaires de la gauche, ce que j'ai fait avec les socialistes européens."
Le Journal du dimanche, 14 août.